Au 1er janvier 2020, c’est la tête pleine de nouveaux rêves et défis personnels que je scrutais l’horizon de 2020 avec des yeux plein d’étoiles. Motivée comme jamais, je pensais littéralement conquérir le monde, pensant à me redéfinir à travers “renouveau, santé, énergie, motivation et bien être”. Tout le monde est bien souvent ultra motivé au mois de janvier. En mode feu d’artifice, on a tous et toutes des envies de changements, de douceur, de ralentissement, d’amour ou encore de nouvelles ambitions.
Personnellement, ma quête au 1er janvier était de travailler moins. Rien que cela. J’avais tout un plan. Un plan de bataille que j’étais sûre de mener à bien. Puis, le covid est arrivé.
Je ne sais pas ce qui m’a fait le plus peur: la maladie ou les médias…
Quand on nous a tous et toutes demandés d’entrer en confinement, une partie de moi trépignait d’impatience. Je suis honnête et transparente, je ne pensais pas que cela durerait plus de quelques semaines à ce moment-là en mars, je voyais ce confinement sous de bons auspices: arrêter de courir dans les transports pour assurer mes rendez-vous clients, plus de temps à la maison avec mon homme et mon garçon. Quelque part, je me disais:” Finalement, ce n’est pas si mal.”
Ben oui en fait au mois de mars, j’étais heureuse de ce confinement en dépit de tout ce que je pouvais lire dans les médias.
À ce moment-là, je me disais aussi: ” Moins de transport = plus de temps pour toutes mes activités personnelles: coding, blogging, mon podcast, la capoeira, fabriquer mes petits savons et mes crèmes, ma musique etc…” Oui j’aime bien être occupée. lol.
Les premières semaines se sont bien passées, on ne peut plus fière de moi, j’ai géré cela comme une championne. Je passais de la gestion de mon entreprise, mes projets clients, à la cuisine du déjeuner, à des jeux avec mon garçon et je trouvais même le temps pour une soirée en amoureux.
Au bout de quelques semaines, j’ai constaté que le moral tombait un peu, que je n’arrêtais pas, que je n’avais pas le temps. J’ai doublé mes activités pro et je ne me ménageais pas … puis s’en est suivi d’un petit ralentissement de mes activités business comme pour la moitié de la planète… je me suis dit, on ne se décourage pas, c’est une belle opportunité pour pivoter…
Ce que je n’ai pas vu venir…
Pour pivoter, il te faut 100% de ton temps et de ton énergie. Dans l’équation, je menais mes projets, puis, aussi les nouveaux projets, et mon garçon qui commençait à se lasser du confinement et à demander, très naturellement, plus de temps avec maman.
Wonder woman they say… on peut tout faire… i’m unstoppable… j’y ai cru.
Même quand mon conjoint m’a dit de faire des pauses et de ralentir, je me suis dit plus tard… on a pas tant de temps que cela et ce confinement ne durera pas.
Ce que je ne savais pas…
C’était déjà trop tard. La fatigue physique, la charge mentale, le stress de ne pas pouvoir tout gérer de front comme une vraie cheffe, l’épuisement étaient déjà là. Il m’aura fallue quelques semaines pour réaliser que je glissais tranquillement vers le burn out.
Impossible.
Le burn out, ce n’est pas pour moi, Géraldine. Ceux qui me connaissent savent que j’en donne de l’énergie: sport, business, famille. Je ne m’arrête pas.
À dire vrai, j’ai pensé ralentir… mais l’inquiétude de ne plus pas avoir assez de budget pour mener à bien mes futurs projets, ne pas avoir assez de temps pour s’occuper de mon petit loulou qui au fil des mois marchait sur mes pas, se couchait de plus en plus tard et se levait de plus en plus tôt, 6h, puis 5h30 puis 5h…
Arrivé au mois de mai, ce confinement, je l’exécrais, tout en me questionnant: “je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas le temps car je suis à la maison.”
La réalité est que j’avais augmenté mon temps de travail de plus de 50%.
Plus je me questionnais plus la charge mentale s’installait petit à petit. Puis physiquement, sans compter, le poids du Black Live Matter.
Là j’ai touché le fonds… les journées se transformaient en de longues et pénibles heures à scroller les medias… à sangloter… une sorte de peine que je m’infligeais… sans même savoir pourquoi.
J’ai vraiment vu des jours meilleurs. En tant que femme noire, il va s’en dire que je suis affectée par ces évènements et ce soulèvement mondiale. À titre de mère, je suis meurtrie. Je ne peux m’ôter de l’idée qu’aujourd’hui mon garçon est perçu comme mignon mais que ce se passe-t-il quand il aura 15 ans? Sera-t-il toujours aussi mignon? J’ai la boule au ventre depuis mai.
Résultat des courses, j’ai dû me sevrer des medias pour essayer de me remettre de ce deuil par anticipation de ce qui pourrait arriver à ce petit bout d’homme qui fait toute ma joie et mon bonheur.
Passé le moi de juin, je dois avouer que je me sens vidée de mon énergie malgré tout, je continue tant bien que mal. La démotivation s’installe à tous les niveaux: pro, la famille.
Aujourd’hui, résiliante, je dois prendre le temps. Ce temps pour aller mieux, prendre le temps de digérer ces derniers mois, qui au final, n’étaient pas si idylliques que cela.
XX
HK
PS: les lectures du soir qui m’ont aidée:
- Foutez-vous la paix de Fabrice Midal
- Petit traité de vie intérieur de Frédéric Lenoir
- et parce que le rire guérit tout:
- La théorie de la contorsion de Margaux Motin